
Il était initialement prévu que ce soit un tournant. Le président français Emmanuel Macron a invité jeudi et vendredi les dirigeants étrangers et les ministres des Finances au Palais Brongniart, un bâtiment néoclassique construit sur ordre de Napoléon pour abriter la Bourse de Paris. L’objectif était de trouver un mécanisme pour financer le changement climatique. La réunion a commencé de manière prometteuse. Pendant des décennies, des économistes et des militants ont persuadé des politiciens réticents d’accepter le montant d’argent nécessaire pour persuader les pays en développement de réduire leurs émissions et de rendre leurs économies résilientes au changement climatique.
Le groupe d’économistes militants s’est frotté les mains avec joie lorsque Macron, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen et 50 dirigeants du monde en développement ont convenu que le problème était un prix de plusieurs milliards de dollars, plutôt que des estimations immatures couvrant des centaines de milliards de dollars. dollars.
Mais les pays riches étaient réticents à faire plus que parler. Une indication en était que, bien que de nombreux responsables de haut niveau d’Afrique et d’Asie soient venus demander des fonds, peu de personnalités de pays riches de même qualification qui seraient les sources, à l’exception de M. Macron et de Mme Yellen, ont assisté à la réunion. L’Italie a envoyé un ministre adjoint et la Grande-Bretagne a envoyé son ministre du Développement fatigué, Andrew Mitchell, qui avait enduré beaucoup de choses. Les représentants de l'Allemagne et de la Chine ne sont apparus qu'aux dîners qui ont suivi la réunion principale de jeudi.
Les contributions réelles étaient modestes. La prochaine phase de l’initiative, dont Macron et Kristalina Georgieva sont fiers et annoncée pour la première fois il y a deux ans, a été dévoilée : un panier de devises que le FMI alloue à chaque pays pour qu’il les conserve dans son bilan de banque centrale. Ces pièces, ce qui se rapproche le plus d'un arbre monétaire magique mondial, sont recyclées dans divers fonds de prêt dans le cadre du programme. Les droits de crédit privés des pays riches, d'une valeur de 100 milliards de dollars, seront également recyclés. Des montants inconnus seront consacrés au financement climatique, mais actuellement, seulement 5 % du total bénéficie d'un financement public.
D’autres concepts ont modifié l’organisation des organisations de développement chargées de coordonner l’argent climatique ainsi que d’éradiquer la pauvreté. La Banque mondiale pourrait augmenter son ratio dette/fonds propres et prendre davantage de risques. Le président Ajay Banga a annoncé que de nouveaux prêts seraient ajoutés avec des dispositions empêchant les paiements si les emprunteurs étaient touchés par une catastrophe naturelle. Banga a également chargé un nouveau groupe d'universitaires et de dignitaires, dont Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d'Angleterre, de gérer des milliards de dollars de financements du secteur privé qui ont un piètre bilan auprès des décideurs politiques internationaux.
Une taxe mondiale sur les transports maritimes est une idée plus ambitieuse, mais elle se heurte à des années d’opposition politique de la part des ministères du Commerce et de l’Organisation maritime internationale. D’autres idées, comme une taxe mondiale sur le carbone, une taxe uniquement sur les combustibles fossiles et même une nouvelle banque climatique, ont été mises en échec par les politiques des pays riches.
Les engagements pris lors de la réunion sont extrêmement insuffisants. Selon le Grantham Institute, un groupe de réflexion affilié à la London School of Economics, les pays en développement devraient consacrer 2030 2.4 milliards de dollars par an à l’adaptation et à l’atténuation d’ici 1. L’institut estime que les pays riches et les investisseurs devraient contribuer à hauteur d’au moins 50 200 milliards de dollars à ce total. L'impact total de toutes les idées du sommet se situerait entre XNUMX et XNUMX milliards de dollars provenant des agences de développement, selon Mme Yellen. Il faudra un certain temps pour que la majeure partie de ce montant arrive, voire pas du tout.
Source : economist.com
📩 09/09/2023 12:10